Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/94

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ils se conforment à la loi ; ils sont venus 12 fois cette année, le même jour, pour payer chacun le 1/12 de sa cote. Ils étaient chaque fois plus de 6.000 ; cela ressemblait à une émeute ; mais on ne peut pas disperser des gens qui se conforment aux lois. Je leur criais en vain, cessez donc de payer ou je cesse d’écrire.

Je suis submergé par ce déluge de contribuables de trop bonne volonté. Où est le temps où ces pauvres gens avaient la bonne idée de ne pas payer ? Le porteur de contraintes les exécutait, et j’avais la satisfaction d’encaisser par sommes rondes ce qu’aujourd’hui on me paie sou par sou, et cela 72.000 fois. Je n’y tiens plus, je demande mon changement. Donnez-moi une perception où vous voudrez, pourvu que ce soit dans un pays où les gens ne se conforment pas trop aux lois. Depuis que des gens sont assez dépourvus de sens moral pour soutenir que l’impôt progressif doit frapper les riches et non les pauvres, tout est bouleversé.

Recevez, Monsieur le Ministre, avec mes doléances…


Quand la politique pourra-t-elle se passer de fonctionnaires inutiles ? Quand les électeurs comprendront-ils que le meilleur député est celui qui promet le moins de places, le moins de bureaux de tabacs, et, en même temps, le moins d’impôts ?

À une autre réunion de la « Société d’économie politique », M. Alfred Neymark fait une autre révélation qui ne manque pas d’intérêt. Sur 14 millions de cotes foncières (ce qui ne correspond pas tout à fait à 14 millions de propriétaires, puisque l’administration continue à envoyer aux mêmes contribuables quelquefois deux ou trois avertissements de quelques centimes chacun, quand il serait si facile de les réunir), plus de 8 millions de cotes sont au-dessous de 1 franc.