lui donner un caractère authentique ; le fisc peut donc percevoir à ce moment un impôt progressif, sans que son intervention constitue une gêne vraiment sérieuse. Rien n’est plus juste que de saisir cette occasion, pour appeler les riches à contribuer aux dépenses publiques dans une proportion plus forte que les pauvres.
« La progression pourrait même être fort accentuée, s’il ne fallait s’arrêter à la limite où la fraude deviendrait excessive. Avec le développement actuel des valeurs mobilières, il est très facile de transmettre de la main à la main, en son vivant, une partie de sa fortune, ou de prendre des dispositions pour en faciliter la dissimulation par ses héritiers, au moyen de placements en titres au porteur, de dépôts à l’étranger. Plus le lien est proche, entre le propriétaire d’une grosse fortune, et ses héritiers présomptifs, plus le désir de leur épargner des charges trop lourdes est intense, et plus aussi la réalisation des arrangements nécessaires pour y arriver est facile. Il importe donc de ne pas porter l’impôt à des taux trop élevés en ligne directe, et le chiffre de 5 % auquel la progression s’arrête, en France, nous paraît à cet égard constituer une limite raisonnable. En Angleterre, où cette proportion est sensiblement dépassée, pour les fortes successions, la fraude paraît considérable ».
Voilà le savant écrivain économiste, amené à reconnaître comme très juste la progression de l’impôt, à mesure que progresse la fortune. C’est la difficulté seule dans l’application de ce principe, en matière d’impôt annuel sur le capital et le revenu, qui l’a engagé à combattre cet impôt. Il nous semble que ces difficultés sont bien atténuées par les réponses que