Page:Dufay - L’Impôt Progressif sur Le Capital et le Revenu, 1906.djvu/116

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ouvrages où il a peint notre état social en paroles si éloquentes, et dont on a si peu profité :[1]

« Nous sommes à une époque décisive, à un de ces moments solennels où se résout pour l’humanité le problème de l’avenir. Le peuple le sent, un instinct divin l’avertit que le monde, ayant accompli une période de son développement, va se transformer, et que, dans le nouvel âge qui s’ouvre, sa place, lui, peuple, doit être toute autre que celle qui fut la sienne dans les âges précédents. Par lui doit naître une société plus parfaite, plus conforme aux éternelles notions de la justice et de la charité, complément nécessaire et consommation de la justice. Nous venons unir nos efforts aux siens, nous venons apporter à nos frères le faible tribut des lumières que nous avons pu recueillir par l’étude attentive des faits antérieurs, dans lesquels doit se manifester la loi du progrès social ou de l’évolution du genre humain. Tout ce qu’on tentera contre cette loi ou en dehors d’elle, échouera infailliblement. Rien de plus important donc que de la constater, pour ne pas se perdre dans l’aride désert des théories chimériques, pour que le travail fécond qui réalisera l’avenir désiré si ardemment ne soit pas entravé, retardé par des actions perturbatrices. »

Tel a été l’objet des études précédentes que nous avons faites et publiées particulièrement dans l’intérêt de la grande famille des travailleurs de notre société française, heureux si nous pouvons contribuer par là à l’œuvre de salut tendant à une distribution plus équitable des charges publiques, qui ont trop pesé

  1. Lamennais. — Le livre du peuple.