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que la dépopulation, ou de domaines procurant un plus grand revenu, par suite de circonstances heureuses ;

Maintenir le même chiffre d’impôt pour la même chose, quels que soient les événements qui en ont modifié le revenu ;

Demander à la terre et à ses produits 20 ou 30 % de leur revenu, parce qu’ils exigent un travail pénible ; ne demander rien aux intérêts des capitaux et de la rente qui n’exigent aucun travail, du 4 à 7 % du revenu des autres valeurs mobilières, qui n’en exigent pas davantage ; maintenir cette inégalité choquante pour faciliter l’usure, la spéculation et l’agiotage ;

Demander plus à ceux qui ont moins, et moins à ceux qui ont plus, par une proportionnalité peut-être mathématique, mais en fait, progressive en sens inverse des facultés du contribuable ;

Rendre les lois fiscales aussi embrouillées et obscures que possible, afin d’empêcher le contribuable de se défendre contre leur injustice dans l’application ;

Favoriser les grandes accumulations de richesses en quelques mains, et empêcher, au contraire, la formation d’un petit capital acquis par le travail ;

Frapper d’un impôt plus élevé la famille visitée par le malheur, par application sans doute du précepte de fraternité, écrit sur tous nos murs, en tête de toutes nos lois, exiger une procédure à frais énormes pour les partages ou la vente des biens des enfants mineurs, frais scandaleux au profit du fisc et des agents judiciaires en matière de faillite et de liquidation dite amiable ;

Ne tenir aucun compte de ces faits et circonstances dans l’établissement et la distribution des impôts ;

Au contraire, chercher, par tous les moyens, à trouver de l’argent là où il en manque, s’ingénier à n’en