Page:Dufay - L’Impôt Progressif sur Le Capital et le Revenu, 1906.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

40 millions d’habitants, quelle que soit la forme politique de leur gouvernement.

C’est bien là notre situation.

Il faut donc, avant d’entrer dans la discussion du problème des impôts, nous renseigner d’une façon aussi approximative que possible sur l’importance de la richesse, des revenus et des dépenses de cette vaste collectivité d’individus, ayant comme unité nationale, un ensemble d’intérêts communs, leur imposant une sorte de solidarité, à laquelle aucun ne peut échapper.

Et d’abord, quelle est la richesse de la France formant le total des biens qui composent le capital national ? C’est une grosse affaire que d’établir un inventaire aussi colossal. Les spécialistes qui ont cherché à résoudre ce problème ne sont pas tout à fait d’accord. Si on prend la moyenne des résultats obtenus par leurs travaux sur les diverses natures de richesses, on peut s’en tenir à peu près aux chiffres suivants :

La fortune immobilière, comprenant les terres, les habitations, les installations industrielles, s’élèverait à 90 milliards.

Sur la richesse mobilière, le calcul est encore plus difficile : en y comprenant les créances sur les États, sur les sociétés industrielles et sur les particuliers, les marchandises, les objets de consommation, les meubles proprement dits, les objets d’art, l’or et l’argent monnayés, etc., on trouverait un total de cent milliards. On a même fait observer que, parmi ces valeurs, plusieurs paraissent se contredire ou se compenser, puisque la créance de l’un a pour corollaire la dette de l’autre et diminue d’autant son actif. Mais, ne nous arrêtons pas ici à ce détail quoique très important, qui divise les économistes ; au point de vue de l’impôt, qui nous occupe ici, nous verrons plus loin qu’avec un système rationnel on arriverait à cor-