CHAPITRE v
Le travail, seule source légitime de la richesse
Il n’est pas nécessaire de réfléchir longtemps pour se convaincre de cette vérité, que toute richesse est créée par le travail de l’homme, et que la rente, cette différence entre le produit brut et la dépense, va au capital, en sorte que le possesseur de ce capital peut vivre sans travail au moyen du prélèvement qu’il opère sur le produit, par intérêt ou usure, par le fermage et le loyer. Nous avons, en France trois cent mille rentiers qui n’ont pas autre chose à faire que de vivre sur le produit de douze millions de laboureurs, ouvriers, artisans, etc. La statistique le démontre d’une manière certaine, et nous osons marchander lorsqu’on vient nous dire que notre devoir est de supporter la grande part de l’impôt, de fournir à la collectivité qui nous donne tout, une part de ce qu’elle nous donne, plus grande que celle fixée par les lois actuelles. Attendrons-nous, dans notre imprévoyance, que les masses ouvrières, les millions de travailleurs plus instruits et plus convaincus de leurs droits, viennent dire aux détenteurs de la richesse : « C’est nous qui créons cette richesse, et ce n’est pas nous qui