capital et de cette indépendance que son travail devrait lui procurer.
Tous les hommes, tous les peuples seraient tranquilles sur la terre s’ils n’avaient à lutter que contre les difficultés qu’oppose la nature elle-même. La force que la Providence a donnée à chacun d’eux lui suffit dans cette lutte. Mais si les difficultés sont encore aggravées par celles que la législation elle-même peut y ajouter, la lutte n’est plus possible ; la liberté et l’égalité ne sont plus que de vains mots.
L’usure n’a pas son origine dans le droit naturel ; elle est le produit d’une législation qui s’est éloignée de ce droit naturel. Elle est l’adversaire du droit de propriété.
Le travail exploité par le capital, c’est-à-dire l’usure, voilà le danger.
Pour le conjurer, au point de vue qui nous occupe, trois mesures législatives nous paraissent indispensables :
1o Tenir compte, dans la répartition de l’impôt, de la situation personnelle du contribuable ; de là, nécessité d’exempter de tout impôt le revenu nécessaire à lui et à sa famille, et de déduire le passif pour la fixation du capital et du revenu imposables.
2o Réaliser le problème de la vie à bon marché, en dégrevant d’impôts tous les objets de consommation, sauf l’alcool et le tabac jugés plutôt nuisibles qu’utiles. Ces impôts atteignent près de 300 millions, payés indistinctement par tous, en conséquence par les travailleurs infiniment plus nombreux que ceux qui composent les autres classes sociales.
3o Imposer la personne d’après son capital et son revenu, après les déductions ci-dessus, en augmentant avec sagesse la proportion mathématique à mesure que progressent le capital et le revenu.