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société par beaucoup d’endroits, et qu’elle influa probablement sur sa destinée et sur son esprit, sans qu’il s’en doutât lui-même. »

On connaît les services que Galiffe père a rendus à notre histoire nationale par ses recherches infatigables et l’indépendance de ses jugements. Toutefois, il lui est arrivé de tomber dans l’exagération contraire à celle qu’il reprochait à ses adversaires, lorsqu’il poursuivait la démonstration de quelque thèse favorite. Ainsi l’on doit remarquer dans l’article en question qu’il n’invoque à l’appui de son témoignage, comme parents rapprochés de Jean-Jaques, que deux cousines germaines de son père. Or, il est avéré qu’à Genève où les parentés sont nombreuses à cause de l’alliance si fréquente des habitants entre eux, les liens de famille se relâchent assez promptement, dès qu’on passe le degré du cousin germain. Pour peu que les inclinations et les carrières soient différentes, les rapports deviennent de plus en plus rares, et des parents se trouvent bientôt classés dans des cercles autres aussi. Les cousins germains eux-mêmes quelquefois se connaissent à peine. Que dire alors des parents de parents qui peuvent relever de diverses conditions sociales ? Ajoutons encore que tenir des enfants sur les fonts baptismaux n’impliquait nullement à cette époque des relations sur un pied égal.