Page:Dufour-Vernes - Recherches sur J.-J. Rousseau et sa parenté, 1878.djvu/12

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En examinant les alliances de la famille Rousseau jusqu’à l’époque de Jean-Jaques, on ne tarde pas au contraire à constater qu’elles appartenaient toutes, à une ou deux exceptions près, à la bonne bourgeoisie de Genève. Nous ne trouvons pas un seul membre de cette famille dans les Conseils de la République ; et cependant les ancêtres de Jean-Jaques, tous voués au commerce de l’orfèvrerie, de la joaillerie et de l’horlogerie, étaient généralement riches, circonstance qui les aurait aidés à entrer dans la magistrature pour peu qu’ils eussent été aussi bien partagés du côté de la naissance. Ces vocations étaient au reste bien plus l’apanage de la haute bourgeoisie que des familles aristocratiques. L’absence des Rousseau se fait également sentir dans le Livre du Recteur[1]. Il n’est pas une seule famille patricienne qui n’ait eu quelque représentant dans les études académiques, mais on ne peut pas en dire autant de la bourgeoisie, qui ne poussait ses fils jusqu’en belles-lettres que lorsque ceux-ci avaient en vue une carrière libérale. D’ailleurs Jean-Jaques, dès l’âge de 16 ans, n’a plus vécu à Genève, et les remarques pénibles dont parle Galiffe ne se font guère à cet âge. Il est vrai que son caractère ne le

  1. ou Catalogue des étudiants de l’Académie de Genève, 1559-1859. Genève, 1860.