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sans que pendant iceluy (voyage) il puisse rien prétendre en la dite société, et qu’estant de retour il y rentrera pour achever le restant des dites trois années, si mieux il n’ayme ne point exercer la dance, jusqu’à l’expiration d’icelles, ce qui sera à son choix. »

On est étonné qu’un citoyen de cette classe s’adonne à une vocation qui n’était guère vue de bon œil en haut lieu, et l’on ne peut voir dans cette résolution qu’une fantaisie de jeune homme indécis sur la voie dans laquelle il s’engagera. Les paroles qui viennent d’être citées nous confirment dans cette pensée, et prouvent aussi qu’il songeait aux voyages, qu’il voulait se réserver son indépendance. Nous ne savons ce qu’il fit ensuite, mais il est certain qu’il renonça bientôt à l’art de Terpsichore, et qu’il se décida à suivre la vocation de son père.

Jean-Jaques, qui ne dit mot de cette équipée, nous parle ensuite des premières amours de ses parents ; il nous en fait un tableau sentimental, genre dans lequel il se complaît. L’amant eut quelque peine à obtenir sa maîtresse, et les obstacles étaient même si insurmontables, qu’elle lui aurait conseillé de voyager. Il est difficile de croire que la raison du refus prolongé des parents Bernard fût uniquement leur position plus aisée, position qui, au point de vue social,