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Confignon trois jours pour arriver à Annecy : ce serait donc le dimanche précédent, 14 mars, qu’ayant trouvé les portes de notre ville fermées, il se décida à n’y plus rentrer ; le lendemain, il mettait son projet à exécution. Il repartit d’Annecy pour Turin le mercredi saint, 24 mars, et son père arriva chez Mme de Warens le jour suivant, le jeudi 25 mars. Mais on sait d’autre part, que le mardi 30 mars, le patron Abel Ducommun fit avec Isaac Rousseau une convention[1] par laquelle il devra payer 25 écus blancs, si Jean-Jaques ne revient pas dans le terme de quatre mois. Comment s’expliquer alors que le père ne tente plus aucune démarche pour réintégrer à son domicile le jeune vagabond, démarches qui étaient désormais assez aisées puisqu’il savait où il était ? Il ne lui écrit pas même, car, quelques années après, Jean-Jaques se plaint à l’auteur de ses jours de ce qu’il ne lui a jamais écrit[2]. La convention devenait donc inutile, et il était plus simple de payer immédiatement l’indemnité, car, encore une fois, Isaac avait causé avec Mme de Warens, qui avait dû lui apprendre qu’on avait expédié l’enfant à Turin pour lui faire faire une instruc-

  1. J.-A. Rilliet, notaire, 30 mars 1728, acte publié dans M. D. G. tome XV, page 151, par M. Th. Dufour.
  2. Lettre à son père, édition Musset-Pathay.