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femme du Sr Bernard[1]. » Tous ces documents constituent un bilan peu favorable. Les plaisirs de l’oncle Gabriel passèrent la mesure. Il finit par se rendre dans la Caroline du Sud, soit pour suivre quelque projet nouveau, soit que sa position à Genève devint trop difficile, et il y termina son existence[2]. Son fils unique, Abraham, le compagnon d’enfance de Jean-Jaques, partit lui-même pour l’étranger, quelque temps après la fuite de son cousin, et peu à peu il ne donna plus aucune nouvelle. Sa mère, dans le testament qu’elle fit en 1751[3], s’exprime ainsi : « Je fais et institue, pour mon héritier seul et universel, Sr Abraham Bernard, mon cher fils ou les siens. — Et d’autant que mon dit fils et héritier est absent de cette ville depuis environ vingt-quatre ans[4], qu’il y a déjà plusieurs années que je n’ai reçu aucune de ses nouvelles, et qu’ainsi j’ignore s’il est encore du

  1. Théodora put tenir ses engagements, car, en 1744, elle possédait encore sa maison de Plainpalais (M. Duby, notaire, f° 73.)
  2. Confessions, livre 2me.
  3. M. E. Masseron, notaire, 21 mars.
  4. Mme Bernard avait 80 ans ; son grand âge est sans doute la cause d’un peu d’exagération dans ce chiffre de 24 années, car si son fils était parti en 1727, il n’aurait pu faire ses adieux à Jean-Jaques ; ce dernier, à son tour, ne peut avoir inventé ce détail important de l’histoire de sa fuite.