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Page:Dufour - Vers les sommets, 1935.djvu/126

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VERS LES SOMMETS

On le flattait. Il ne comprit pas qu’on désirait en faire un homme de paille, faute de trouver mieux, car on ne voulait pas sortir du cercle népotique des quatre, et pour cause.

— Puisque vous croyez, dit-il, que je suis capable de vous tirer d’embarras, je vais essayer d’entrer dans l’arène. Je compte sur vous. Je sais que je suis ni digne ni méritant. Mais ne faut-il pas qu’un homme périsse pour le salut de tous ? J’aime tellement mon parti, la crainte de voir un autre le battre est si forte chez moi, que je ne peux pas vous refuser. Donc, fourbissons nos armes. Allez, envoyez vos amis de porte en porte et criez : Le feu est à la maison, sauvons-la. Organisons la chaîne des pompiers volontaires. Que l’eau jaillisse en abondance !

Paul Maltais n’était pas du bois de la croix de Saint-Louis ! Tant s’en faut. En le proposant, Ledoux avait escompté un refus de la part de cet industriel véreux mué en marchand, ou bien une contre-proposition immédiate en sa faveur, lui qui brûlait du désir d’être député depuis si longtemps ! Mais les deux autres copains n’avaient pas compris. Il avait mal tiré ses ficelles, le cher homme ! Malgré l’indélicatesse du procédé, il aurait dû se proposer lui-même, quoi, car il était le maître.