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VERS LES SOMMETS

— Je serais d’avis, continua-t-il, que nous préparions dès maintenant la bataille. La première attaque devrait être celle-ci : lui opposer un homme, coûte que coûte, un homme qui l’écrasera partout, qui remportera une éclatante victoire. Ce sera une leçon définitive. Parlons de cet homme. Quel sera l’homme qui voudra se sacrifier pour sauver le parti ?

Le visage de Boisclair se colora vivement. Il secoua la cendre de son cigare dans la rondelle caoutchoutée. L’horloge sonna la demie de dix heures. De l’autre côté, le va-et-vient des clients martelait le parquet. On entendit le jappement d’un chien dans la rue. Le marchand poursuivit :

— L’homme le plus populaire du comté, qui a fait le plus de bien aux ouvriers en les employant, aux cultivateurs en les groupant en coopératives, est Paul Maltais.

— C’est lui qui doit « venir », dirent les autres, avec flamme. Il est dans la force de l’âge. Il est riche. Il n’a pas de passé qu’on puisse attaquer. Un homme qui se présente bien, qui a la parole facile, et surtout la riposte écrasante. Vive Paul Maltais !