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Page:Dufour - Vers les sommets, 1935.djvu/13

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I

Ce jour-là, à Saint-Loup-les-Bains, le printemps, qui avait déjà préludé à la troublante chanson du renouveau, exhibait un disgracieux visage. Au-dehors un vent de rafale grondait dans les peupliers et les ormes. Des nuages fuligineux s’échappait une neige molle qui enveloppait d’hermine scintillante le toit des maisons, les vieux arbres de la colline et la longue plage des baigneurs. Les eaux tumultueuses du Saint-Laurent, libres de glaces depuis une couple de semaines, s’étaient retirées au loin. De là-bas elles semblaient un vaste champ de chaume où se serait agité de frayeur un immense troupeau de moutons blancs. Des bandes de moineaux venaient s’ébattre en piaillant au milieu de la rue, puis, tels des éclairs, s’évanouissaient dans l’espace. Parmi les sapins et les hêtres, des corbeaux frileux croassaient, exhalant leurs plaintes contre de telles rigueurs de climat.

C’était la lune de mars qui causait vraiment, en ce deuxième dimanche d’avril, cette température