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Page:Dufour - Vers les sommets, 1935.djvu/14

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VERS LES SOMMETS

maussade. L’hiver des corneilles. Les rares piétons qui se croisaient dans le vent tiède maugréaient, adressaient force plaintes, puis acceptaient la mauvaise fortune.

— Quel affreux temps ! se lançaient-ils. Hier, les terrasses verdissaient. Aujourd’hui, elles s’ensevelissent sous un linceul de trois pouces de neige ! Mais n’oublions pas que l’almanach avait prédit cette tempête. Inclinons-nous devant ses prophètes. Rendons hommage aux météorologistes des almanachs.

Dans le salon de la jolie villa gris pâle qui s’érigeait au carrefour du chemin longeant la plage et de celui de la falaise qui la dominait, les cinq membres de la famille Clément venaient de s’asseoir. L’horloge grand-père marquait une heure. L’appareil de T. S. F. apportait une musique suave. Un disque y déroulait une sérénade mélodieuse. L’arôme des mets servis au dîner flottait encore dans l’atmosphère chaude.

À peine commencée, la conversation déclinait, traînait de l’aile. Elle était sans suite, presque anonyme. Elle était indifférente et confuse, comme toutes ces causettes qui se font au foyer sur des riens. On aurait dit que le copieux repas qui avait