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VERS LES SOMMETS

nute de bonheur que tu nous apportes ? Excuse-moi de ces questions. Parle à ton tour, que j’entende le son de ta voix !

— Vraiment, Élise, je ne croyais pas qu’il m’aurait été possible de vous arriver si tôt, ni même de vous arriver un jour. Ma lettre, du reste, t’en avait averti. J’étais bien décidé à ne pas te revenir avant plusieurs mois, comme tu peux l’imaginer.

— Parlons de ta lettre, veux-tu ? fit-elle. Étais-tu bien éveillé quand tu l’as écrite ? Quelle lettre, mon cher ! Mes larmes en ont maculé toutes les lignes ! Enfin je me rends compte de ma culpabilité, hélas !… Mais il me semble…

— Élise, reprit Jules, ma lettre t’a dit mon dernier mot. Je te le répète encore, c’est un malentendu qui a créé entre nous cette déplorable situation. Lorsque tu m’as ouvert les yeux sur ton état, mon cœur s’était donné à une autre.

— Je connais l’irréparable, répondit Élise, au milieu de ses sanglots !…

Le jeune homme ne prononça pas d’autres paroles. Ce fut elle qui rompit le silence qui les enveloppait quelques minutes. Refoulant son orgueil