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VERS LES SOMMETS

moindres détails de son programme. Partout on l’acclamait. Et il faisait sa lutte sans y mettre d’argent. Cela serait possible dans un monde idéal. Un candidat indépendant qui est honnête perd en route plusieurs de ses partisans ou admirateurs. Il ne faut pas oublier que contre lui se liguent les partis adverses et aussi tous ceux qui ne voient que la couleur et qui n’agissent que pour l’argent.

Une personne incarnait ses futurs électeurs. C’était sa Françoise. Elle le suivait dans presque toutes les paroisses. Sa présence et son aide le réconfortaient et lui gagnaient des adhésions précieuses. Comme les femmes partout s’occupaient d’organisation, de cabale, et que la plupart d’entre elles assistaient aux assemblées, Françoise ne se déplaçait nullement en se comportant ainsi. Sa belle tenue, son aménité, sa bienveillance touchaient tout le monde. Elle s’efforçait de démontrer l’excellence de l’homme qui briguait les suffrages et de son programme. Grâce à sa passion pour lui, elle était vraiment éloquente.

Une autre femme faisait pendant à Françoise. C’était Mlle Élise Boisclair. Sa déception d’amour avait été si grande qu’elle voulait punir, semblait-il, le compagnon d’enfance qui lui avait