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Page:Dufour - Vers les sommets, 1935.djvu/190

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VERS LES SOMMETS

du talent, ce qui l’aidait à être un bon à rien, mais il n’a pas su profiter de ses aptitudes. C’est pourquoi, aujourd’hui, ne possédant qu’un savoir superficiel, il est gonflé de prétention et d’orgueil. En marge du monde, qu’il semblait fuir, il a toujours mené une vie douteuse, souvent désordonnée. Un tel homme ne mérite pas notre confiance. »

— Que les bas de la politique sont malpropres, fit Jules en colère. Il y a quelques semaines, alors que je n’obstruais le chemin de personne, j’étais le meilleur des sujets, un homme transcendant. Aujourd’hui, parce que je contrecarre les intérêts de quelques chefs, je suis devenu un scélérat. C’est à la fois la glorieuse et tragique histoire du dimanche des Rameaux et du Vendredi Saint ! Mais quelles que soient les multiples calomnies de mes adversaires, je boirai ma coupe jusqu’à la lie, je tiendrai bon jusqu’à la dernière heure du jour du scrutin.

Il dit au père « Ben », simulant un cœur non troublé :

— Ben, n’allez plus dans le camp des loups. Évitez-les. Si vous vous y rendez encore, ne me dites plus rien. J’aime mieux ne pas savoir ce qu’ils lancent contre moi en mon absence. J’ai le