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VERS LES SOMMETS

ferme espoir que le triomphe qui m’attend les confondra à jamais en me réhabilitant pour toujours.

Bien qu’il fît partie de ceux qui ne prêtent pas attention aux racontars, le naïf mais vraisemblable rapport du vieux Ben l’intriguait un peu. Il se demandait comment empêcher ces sottes calomnies de produire de trop mauvais effets dans sa lutte électorale. Au dîner, il crut donc bon de révéler à sa mère les propos malveillants qu’on tenait sur son compte. Celle-ci, évidemment, éprouva une amère surprise et s’attrista fort de ces basses attaques contre la réputation de celui qui possédait toute sa confiance et tout son amour maternel.

— Si j’étais à ta place, Jules, je traduirais devant les tribunaux ces hommes malhonnêtes qui t’accusent ainsi pour mieux servir leur mauvaise cause. Tu aurais si peu de misère à te justifier.

— Cette initiative que vous me conseillez, mère, m’avancerait-elle de quelque façon ? Je ne le crois pas. Il ne resterait pas assez de temps, en outre, avant le jour du vote, pour qu’un tribunal rendît un jugement. Une fois portées devant une cour, des accusations non encore réfutées prendraient aux yeux de tous une importance qu’elles n’ont pas à l’heure actuelle.