Page:Dugas - La première Canadienne du Nord-Ouest, 1883.djvu/39

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
35
DU NORD-OUEST.

mais qu’elle était très forte en médecines et qu’elle avait la puissance de faire mourir, rien qu’en les regardant, tous ceux qui l’insultaient. Dans l’espace de quelques minutes, tout le camp fut instruit de cette particularité merveilleuse, et tous se promirent bien de faire leur possible pour se rendre favorables les regards de la Française. On lui prépara des présents et des discours. Quand Mme Lajimonière arriva au camp, c’était à qui lui présenterait ses hommages. Tous voulaient lui faire bonne mine. Prends-nous en pitié, lui disaient-ils ; nous sommes contents de te voir ; et ils prenaient un plaisir indicible à la regarder.

Mme Lajimonière était loin d’être dépourvue d’agréments. Les traits de son visage étaient réguliers et sa peau d’une grande blancheur. Pour les sauvages, qui n’avaient jamais vu d’autres beautés que leurs noires compagnes, c’était une merveille. ; aussi lui témoignèrent-ils un respect extraordinaire.

Après une semaine de repos, les voyageurs continuèrent leur route vers le fort des Prairies.