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LA PREMIÈRE CANADIENNE

Un soir qu’ils s’étaient arrêtés fort tard pour camper, ils attachèrent leurs canots aux saules du rivage, et allumèrent un grand feu au pied de la côte, où ils trouvèrent des arbres renversés. Après le souper, les voyageurs causaient ensemble autour du bûcher enflammé ; Belgrade, Chalifou, Paquin et Lajimonière étaient assis entre la rivière et le bûcher, pendant qu’un nommé Bouvier, qui s’était joint à eux sur la route, se trouvait seul de l’autre côté du feu. À quelques pas de distance Mme Lajimonière était à préparer le campement avec les femmes des Canadiens, quand tout à coup Bouvier poussa un cri de détresse, et appela ses compagnons à son secours.

Au premier cri qu’il fait entendre chaque chasseur saisit son fusil et se prépare à se défendre contre l’ennemi qui vient les attaquer. On passe vite de l’autre côté du brasier pour voir ce que devient Bouvier, et contre qui il a à lutter. On ne pouvait pas soupçonner qu’un animal sauvage viendrait auprès du feu attaquer un homme pendant la