Page:Dugas - Psyché au cinéma, 1916.djvu/50

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Tiens, elle m’a souri ; je l’ai regardée avec un air si drôle et elle vient de sourire. C’est navrant. Ne souris pas ! Demeure fermée et pour moi seul lisible ; ne remue ni bras ni jambes : sois la déesse vivante du sol et garde, maîtrisés, les rires qui voudraient s’échapper. Pleure en dedans tous tes désirs et tiens, solidement appliqué à ta peau, le masque qui dérobe la vérité si simple de ton être. À ce jeu, la foule va te croire satisfaite et obligée par de justes décrets à tourner perpétuellement une manivelle gémissante. C’est quelquefois une âpre satisfaction, au sein de l’égoisme général, de tromper les hommes sur soi-même, de les défier de faux rires, de leur jouer la comédie de l’orgueil lorsque le

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