Page:Dugas - Psyché au cinéma, 1916.djvu/73

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testent ; la lune a mis son voile d’indicible mélancolie et, sur sa robe transparente, il semble qu’elle traîne tous les soupirs des âmes écrasées.

Le printemps cache une multiple défaite ! En vain les feuilles éclatent dans la joie de vivre ! En vain le chœur aérien des harmonies printanières chante en la sérénité du soir ! Mai nous arrive sur des vagues de sang : la brise du matin si douce, douce comme une caresse de mère, est grosse de sanglots.

Pourtant, malgré le deuil de la terre, quelle fête de surface s’est préparée, qui assure le triomphe de la vie sur la mort ! La voûte céleste s’ouvre au-dessus des toits, des flèches d’églises et de la foule courant à ses plaisirs, et laisse tomber sur les choses

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