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PAROLES À LA MORTE


Nous avions fermé les portes sur les fantômes des années qui viennent de s’éteindre. Et, afin que toutes les choses dont est composée la vie d’hier adoptent l’attitude glacée de ce qui n’est plus, nous élevions des monuments de granit sombre sur les routes parcourues et dans le cimetière de nos pensées. Semblables à des saules pleureurs, les palpitations de notre âme allaient se mêler et se fondre en un bouquet éploré dont les larmes se répandaient autour des fosses muettes.

Puis, voulant abolir tout le passé, nous avions promené le feu et la mort en un défi lancé aux renaissances possibles. Et le jeune homme, —

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