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DES PAYS D’EN HAUT

vres maisons annonçant la misère, chose dont il était difficile de se rendre compte dans un pays où les terres étaient si fertiles, et à si bas prix alors. Ces misérables huttes contenaient les familles des voyageurs au service de la compagnie du Nord-Ouest. Cependant cette compagnie s’attribuait le mérite d’être très utile à la population de nos campagnes, en l’entraînant dans les pays d’en haut pour l’employer dans son commerce.

Le printemps, avant l’arrivée de Jean-Baptiste Charbonneau à l’Île-à-la-Crosse, un employé de la baie d’Hudson, nommé Johnson, avait été tué dans une querelle à l’occasion d’un piège volé.

Pour arrêter l’audace sans cesse croissante de sa rivale, la compagnie de la baie d’Hudson avait engagé, en 1815, de hauts et robustes montagnards écossais, et les avait envoyés au poste de l’Île-à-la-Crosse. Ces fiers enfants des montagnes avaient été choisis tout exprès pour soutenir bravement la lutte