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UN VOYAGEUR

cette année-là à l’Île-à-la-Crosse ne donna à Charbonneau que deux méchants chiens. C’était insuffisant, mais il lui fallut partir quand même. À peine avaient-ils parcouru la moitié de la route, que les chiens étaient déjà épuisés et incapables de traîner leur charge. Que faire, à deux cents milles de tout secours, au milieu d’un désert, et par un froid rigoureux ? Il n’y avait pas à délibérer longtemps ; le seul parti qu’il y avait à prendre était d’abandonner les chiens aux loups et de s’atteler à leur place ; c’est ce que firent Charbonneau et Adam. Pendant trois semaines ils voyagèrent ainsi, montés sur des raquettes et traînant la charge tout le long du jour. La nuit ils couchaient sur la neige, protégés seulement par une simple couverture de laine, par un froid de 50 degrés centigrade.

Après une si fatigante marche pour atteindre le grand lac Athabaska, il leur fallut revenir à l’Île-à-la-Crosse. Heureusement,