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DES PAYS D’EN HAUT

sauvage veut insulter quelqu’un, il l’appelle Anglais (Saganâche en indien).[1]

Chaque printemps, à Lachine et dans la banlieue de Montréal, quelques semaines avant le départ des voyageurs pour la Rivière-Rouge, il y avait des embaucheurs qui recrutaient des jeunes gens pour les compagnies de traite.

Au village de Lachine, où se trouvaient les grands dépôts de marchandises et de pelleteries, les vieux trappeurs qui avaient déjà vu le Nord-Ouest, se réunissaient pour préparer les provisions et le chargement des canots. Pendant quinze jours, c’était, pour ces vieux loups du Nord, une suite de fêtes et de divertissements ; ils invitaient tous leurs

  1. En 1870, lorsque les volontaires arrivèrent à la Rivière-Rouge, ils se campèrent sur le bord de l’Assiniboine. Le soir, quand les ténèbres étaient venues, des Sauteux, qui étaient campés sur le côté opposé de la rivière, criaient à tue-tête aux volontaires : Saganâche ! Saganâche ! Ceux-ci ne comprenaient pas, mais les Métis qui entendaient les sauvages, riaient bien.