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UN VOYAGEUR

bas dans les pays sauvages ; quelle vie menaient tous ces commis et tous ces coureurs des prairies ; quelle morale on gardait et quelle justice on observait ; voilà ce qu’on a complètement ignoré.

Assurément il n’est pas désirable que tous les mystères du Nord-Ouest soient jamais révélés au grand jour. Une histoire complète et détaillée des faits et gestes des compagnies de traiteurs dans ces contrées serait loin d’être édifiante, et nous croyons qu’il vaut mieux la laisser dormir dans les déserts qui en ont été les témoins ; aussi ce n’est pas dans ces détails que nous voulons entrer ; mais comme l’histoire a ses droits, il est bon d’enregistrer ce qui peut être convenablement connu sur une société qui a joué un rôle très marquant dans notre pays.

La compagnie du Nord-Ouest a eu ses amis dévoués et ses ennemis acharnés ; les uns ont travaillé à la blanchir, les autres à la noircir ; des deux côtés on a exagéré. Je ne me fais ni