Page:Dugas - Un voyageur des pays d’en-haut, 1890.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
67
DES PAYS D’EN HAUT

avocat ni accusateur ; je veux raconter tout simplement quelques faits pour montrer que si cette compagnie a été utile au Canada, et à Montréal en particulier, en détournant le commerce des fourrures de la route de la baie d’Hudson, la conduite de ses employés dans les pays du nord n’a pas toujours été très honorable pour la civilisation chrétienne.

Les principaux actionnaires de cette compagnie étaient tous des hommes qui avaient reçu une éducation soignée ; ils étaient ce qu’on appelle dans le monde des gentilshommes. À Montréal et à Québec, ils étaient admis et choyés dans la haute classe, à cause du ton qu’ils tenaient, et des manières affables qu’ils savaient prendre à leur retour des pays sauvages. — On les appelait les Nord-Ouest ; ils menaient tous un train princier, comme seuls des millionnaires auraient pu faire. Leurs conversations étaient intéressantes ; on aimait à écouter les récits qu’ils faisaient de leurs voyages. Ils tenaient aux formes exté-