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DES PAYS D’EN HAUT

lucratif entretenait parmi les subalternes une émulation qui n’avait d’égale que le zèle des associés eux-mêmes.

Rien n’était mieux calculé, sans doute, que ce système pour entretenir l’activité dans chaque département ; mais de tels moyens étaient loin de sauvegarder le respect pour les droits d’autrui.

Nous l’avons dit plus haut, la compagnie tenait à conserver une bonne réputation dans l’opinion publique en Canada ; aussi les associés qui ne vivaient pas dans l’intérieur des pays sauvages, veillaient avec le plus grand soin à ce qu’aucune plainte ne transpirât contre la compagnie à Montréal ou à Québec. Eux-mêmes, extérieurement, n’auraient pas osé franchir les bornes de l’honnêteté et de l’honneur ; mais il en était autrement des associés hivernants, qui vivaient dans le Nord éloignés de toute société civilisée. La grande distance qui les séparait du Canada, et la difficulté des communications les rassuraient