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Page:Dugas - Un voyageur des pays d’en-haut, 1890.djvu/89

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DES PAYS D’EN HAUT

la force pour elle. Il est certain qu’elle ne fut pas scrupuleuse sur les moyens pour se débarrasser de ceux qui lui portaient ombrage.

En 1816 quelques bourgeois de la compagnie du Nord-Ouest firent prisonnier un commis de la compagnie de la baie d’Hudson accusé d’avoir maltraité ses serviteurs en voyageant. Ce n’était pas un crime digne de mort ; mais ce qui fut jugé plus grave, c’est qu’il avait en sa possession des documents compromettants pour la compagnie du Nord-Ouest, et que si on l’envoyait prisonnier à Montréal, il pouvait nuire beaucoup aux intérêts de cette compagnie. Le seul moyen de l’empêcher de nuire, c’était de se défaire de lui.

Archie McLellan, qui avait soin d’un fort sur la rivière Winnipeg, se chargea de régler l’affaire. Il confia M. Keveney (c’est le nom du commis de la compagnie de la baie d’Hudson) à un sauvage et à un blanc du nom de Reinhard, avec ordre de tuer le prisonnier dans un lieu écarté. Ce meurtre eut lieu dans