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Page:Dugré - La Pointe-du-Lac, 1934.djvu/16

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vard Turcette, à la façon des campeurs de la Mékinac ou de Vermillon. Il faudra se lever, les côtes sur le long mais de bonne humeur, déjeuner de quelque chose, — de quoi ? — bûcher les bouleaux de la butte du Jardin de l’Enfance, et les cèdres des baissières du marché à foin, ébrancher les pieux de l’Habitation en bois rond ou de la palissade. Ensuite, on défrichera pour jardiner. C’est cela que fête le Centenaire, la laborieuse conquête, sans armes et sans larmes, de nos ancêtres sur la forêt.

Les concessions rurales commencent à la rue Bonaventure Par le fief des Jésuites, suivi de la Commune, puis Le Neuf du Hérisson obtient, en 1649, une jolie tranche de la Banlieue : du troisième ruisseau, voisin de la papeterie St-Laurent, « une lieue de terre à prendre le long du fleuve sur cinq lieues dans les terres non concédées», ce qui le lance jusqu’à Shawinigan ! Pour quoi se gêner ? Il atteint les limites de la Banlieue, où Sauvaget et Seigneuret le continueront jusqu’à notre pointe. Comme les seigneuries non défrichées à temps sont révocables, le fief de M. de Hérisson sera subdivisé : il y aura les concessions LePelé-Desmarais, Vieux-Pont, Ameau, Labadie et enfin Bou cherville, le plus progressif, où vivent, en 1709, onze colons : Grandmesnil, Lemaître, Mongrain, Duguay, Lefebvre, Belisle, Rondo, Baudry-Desbuttes, Daneau, Mouet de Moras et Jutras-Lavallée, qui termine la Banlieue.

La Pointe-du-Lac est concédée, peu défrichée. Jean Sauvaget meurt vers 1660, léguant à son gendre le fief accordé, le 31 juillet 1636, par Pierre Boucher, à « Maître Jean Sauvaget, procureur fiscal en la ville des Trois-Rivières, une terre et concession, à la pointe du lac Saint-Pierre, du côté du nord, de la consistance de trois quarts de lieue de front sur deux lieues de profondeur dans les terres, pour en jouir, le dit Sauvaget et Étienne Seigneuret, son gendre. »

En 1670, le gouverneur, M. de Courcelles, décrète que « le sieur de Normanville étant chargé de famille et n’ayant point d’habitation (agricole), il lui est accordé une concession au-dessus de la Pointe-du-Lac Saint-Pierre, à commencer, ensuite de celle du sieur Seigneuret, en montant l’espace d’une demi-lieue sur le bord du dit lac, à la charge d’y faire travailler incessamment, suivant l’intention du roi ».