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de vingt autres souches et de quelques Lefebvre ! Sans compter certains américanisés qui se nomment Bean

16o  M. Charles-Olivier-Arthur Sicard de Carufel, né à Maskinongé en 1836, vicaire à Ste-Anne-de-la-Pérade, puis à St-Justin et premier curé de Blandford, nous dessert de 1871 à 1876, alors qu’il va au secours des compatriotes des États-Unis, jusqu’à sa mort en 1887.

17o  M. François-Xavier Desaulniers , né à Saint-Léon en 1838, vicaire chez lui, curé des colons de Kingsey de 1865 à 1876, de la Pointe-du-Lac de 1876 à 1898, meurt curé de Saint-Maurice en 1902. Avec lui nous entrons tout droit dans la génération présente, et nous revoyons tous cette figure très bonne, trop bonne, du curé qui n’exigeait rien et qui donnait tout, qui soignait les corps en même temps que les âmes, (il avait étudié la médecine), qui aima la terre au point de se ruiner à des expériences dans le mauvais sol de la Baie-des-Mines, qui s’intéressa à la création du premier Cercle agricole et de la première beurrerie, installée à l’ancien moulin seigneurial des Tonnancour, alors propriété de M. Olivier Duplessis, en attendant de passer à M. Thomas Garceau et aux Frères de La Mennais. La ponctualité et la comptabilité n’étaient pas son fort, mais c’était un homme de Dieu et des pauvres. Il n’aimait pas la danse, ni les aigrettes et les plumes sur les chapeaux, ni les frisettes, ni les tailles de guêpe, ni les tours de voitures, ni les grosses manches de robe : une couple de sermons par année servaient un abatage aux toilettes surchargées. Oh, le saint homme ! ce qu’il rugirait en voyant les simplifications d’aujourd’hui !…

18o  M. Joseph Caron le remplace, administrateur habile qui répare le presbytère, donne une voûte romane et de la peinture à l’intérieur de l’église sans trop aggraver la dette. Né à Louiseville en 1855, professeur et directeur au Séminaire de St-Hyacinthe de 1880 à 1891, curé de Régina (Sask.) de 1891 à 1894, aumônier de l’hôpital des Trois-Rivières de 1894 à 1898, alors qu’il nous arrive pour jusqu’à sa mort, le 30 décembre 1911. M. Caron descendait de ce vaillant Michel Caron, venu de St-Roch-des-Aulnaies, en 1783, avec ses dix fils, la tuque bleue sur la tête et les souliers sauvages aux pieds, acheter un lopin de 800 arpents de la seigneuresse Wilkinson et défricher tout un rang, le Village des Caron, à Yamachiche.