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juguer le verbe céder, au présent et au futur. Le bon sens ne se trompe jamais.

La tentative d’écoles anglaises de l’Institution Royale, 1802, se heurta contre un merci poli mais décidé : on n’en prend pas ! On veut s’instruire, non se détruire. Trouvons autre chose. Des prêtres et d’autres personnes de bonne volonté groupent quelques enfants ; les religieuses continuent leur enseignement presque gratuit dans les villages plus importants ; des maîtres ambulants donnent des cours quelques mois dans chaque localité : à aucun moment le flambeau ne s’éteint.

La députation canadienne demande une autre Institution royale pour nous, qui formons les dix-neuf-vingtièmes de la population : Mgr Plessis et lord Dalhousie s’y rallient, Londres refuse. L’on propose un Comité catholique de l’Institution royale : Mgr Panet et Mgr Lartigue s’y opposent. L’Assemblée vote un régime d’écoles ni catholiques ni protestantes, en dehors de l’Institution royale.

Quatre espèces d’écoles existaient au bas Canada il y a cent ans : les anciennes écoles soutenues par les curés et les communautés ; 48 écoles de fabrique ; 1,321 écoles, aidées de fonds publics, selon la loi de 1829, et 63 de l’Institution royale, en train de disparaître.

En 1836, une circulaire de Mgr Signay aux curés annonce que la loi de 1829 n’est plus en force, que les fonds publics vont cesser d’arriver, qu’il faut tout faire « pour procurer à la paroisse au moins une partie des avantages dont elle jouissait sous la loi qui vient d’expirer », qu’il autorise et qu’il exhorte les fabriques à employer, selon la loi, le quart de leur revenu annuel au soutien d’une ou de plusieurs écoles sous leur direction.

Deux ans plus tard, Monseigneur fait lui-même une enquête sur l’éducation, et voici le texte de la réponse de M. le curé Proulx, de la Pointe-du-Lac, le 27 août 1838 : » En réponse à la lettre circulaire de Votre Grandeur du 13 du courant, je dois dire qu’il n’y a actuellement dans ma paroisse qu’une seule école, et cette école est une école de filles. Vingt enfants la fréquentent ordinairement, et l’on y enseigne, outre la lecture et l’écriture, l’arithmétique. Jusqu’à cette année, la Fabrique allouait une légère somme à chacune des écoles alors existantes, mais cette année-ci elle n’a rien voulu donner.