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Page:Dugré - Saint Jean-Baptiste, le saint, la fête, la société, 1923.djvu/18

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tique, les états-généraux de la Saint-Jean-Baptiste. Que les sociétaires, plus nombreux et bien recrutés, portent un insigne qui les distingue, qu’ils se reconnaissent partout et s’entr’aident, comme des Chevaliers de Colomb à ciel ouvert. Il devrait se trouver une section de la Saint-Jean-Baptiste dans toutes nos paroisses, surtout dans les centres mixtes : advienne un péril, une souffrance, un coulage de forces sur un point donné, le frémissement se communique partout, grâce à ce système nerveux qui court dans toute la race. Les Sociétés créeront la Société, elles donneront un peu et recevront beaucoup ; elles ne seront plus des anneaux épars, mais une chaîne solide et vivante rivée au bureau-chef.

Puisque depuis cent-soixante ans nous sommes ici condamnés à la défensive, sur des Îlots distants rongés du flot des étrangers, nous devons nous donner le plus possible de moyens et de résolution de tenir. Outre l’éducation régulière du patriotisme dans la famille et à l’école, à la Dollard et à différents anniversaires, la fête nationale arrive bien pour apprendre à nos gens ce que l’Église et la Patrie réclament d’eux, pour leur dire la gloire des morts et le devoir des vivants. Alors que nos envahissants voisins se chauffent à blanc le 1er, le 4 et le 12 juillet, nous serions inexcusables de rester froids le 24 juin. Nos églises et nos écoles des centres anglais surtout devraient posséder une statue ou un tableau de saint Jean-Baptiste. Les distributions de prix devraient se muer en célébration nationale dans chacun de nos rangs : les drapeaux, déclamations et chants patriotiques laisseraient dans les familles un souvenir fécond. Il y a quelque chose de pire que de n’être patriote que le 24 juin, c’est de ne l’être pas même ce jour-là. Beaucoup de nos émigrés se sont perdus parce qu’on ne leur avait pas donné de raisons de rester français. Mgr Langevin répétait souvent : « Avant mon arrivée à Saint-Boniface, j’ignorais ce que c’est que le patriotisme. » Ne laissons pas dormir en friche le patriotisme de nos gens, enseignons-leur à garder un poste, à ne pas être une troupe de myopes et d’errants, inutiles aux desseins de Dieu. Saint Jean-Baptiste nous soit en aide !