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planté des croix sur presque tout le continent américain : c’étaient pour eux les jalons avancés de l’empire futur de l’Église, à nous de remplir les cadres !

Notre clergé a toujours compris cette œuvre d’évangélisation, cet apostolat au premier degré, qui consiste à bien baptiser la terre canadienne, afin qu’elle garde ensuite à nos gens leur foi et leurs mœurs. Il y a cinquante ans, dans un article de la Revue Canadienne sur « la Colonisation en 1866 », M. Joseph Royal, analysant le rapport de MM. Chapais et Boucher de la Bruère, rendait hommage au prêtre qui est « le premier, non-seulement dans le chemin de la foi, mais aussi dans les questions de colonisation et d’agriculture.

« Qui découvre les Bois Francs et jette la surabondance de la population du centre dans les riches forêts de l’Est ? Hier, c’était une poignée de missionnaires héroïques ; aujourd’hui, c’est le séminaire de Québec (avec sa ferme de St-Wenceslas), ce sont les Trappistes (dans Dorchester), c’est le vénérable M. Marquis (dans Nicolet). Au sud-est, c’est le Rév. Messire Tassé, curé de St-Rémi, qui dans un travail remarquable prêche aux puissants et à tous la doctrine de la vraie colonisation ; ce sont, dans l’Outaouais et la Gatineau, les RR. PP. Oblats qui vont planter la croix de la civilisation dans leur belle colonie du Désert ; dans le nord-ouest, c’est l’œuvre de MM. Brassard et Provost (à la Mattaouin) ; au nord de Québec, c’est l’estimable curé de Beauport (M. Tremblay), qui ouvre le chemin du lac Saint-Jean. Qui peuple le Saguenay ? C’est encore un prêtre, M. Hébert. Qui fonde les colonies de la Matapédiac ? C’est le vénérable M. Belcourt, qui nous relie ainsi aux Acadiens…

« Avec le prêtre, point de calculs grossiers, point de spéculations intéressées… L’œuvre de la colonisation ne recrute que des apôtres, c’est-à-dire des hommes que l’idée