des lèvres, comme quand on embrasse la main d’un bébé.
Je le saisis par le bras et l’entraîne. Son rude corps est secoué par des sanglots qui ressemblent à des hennissements ; il est aveuglé par les larmes et se heurte à tous les meubles. Il ne sait plus que se lamenter, d’une voix hachée :
— Pauvre André ! Pauvre André !
La Gloriette est au milieu des pins. Je soulève un pan de toile, et il est là.
Malgré les plaques livides de la peau, malgré la roideur des traits et l’absence, à jamais, du regard, c’est bien le visage familier.
Que de temps il a souffert pour avoir le droit d’être enfin cette chose qui ne souffre plus !
Je tire le suaire. Le corps n’est pas encore trop touché par la corruption. Les pansements sont à leur place, comme avant. Et, comme avant, voici qu’en écartant ce drap, je songe au regard qu’il va me jeter à l’instant de la souffrance…
Il n’y a plus de regard, il n’y a plus de souf-