Page:Duhamel - La Vie des martyrs.djvu/104

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de l’entrée, quatre sapins qui sont morts debout, comme des soldats.

C’est un cimetière d’hommes.

Dans les villages, autour des églises, ou sur les beaux coteaux, parmi les vignes et les fleurs, il y a d’antiques cimetières que les siècles remplissent avec lenteur et où la femme repose à côté de l’homme et l’enfant à côté de l’aïeul.

Mais le cimetière que voici ne doit rien à la vieillesse et à la maladie. C’est un cimetière d’hommes jeunes et forts.

On peut lire leurs noms sur les cent petites croix pressées qui répètent tout le jour, en un chœur silencieux : « Il y a donc quelque chose de plus précieux que la vie, il y a donc quelque chose de plus nécessaire que la vie… puisque nous sommes ici. »