Page:Duhamel - La Vie des martyrs.djvu/105

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MORT DE MERCIER


Mercier est mort, et j’ai vu son cadavre pleurer… Je ne croyais pas qu’une pareille chose fût possible.

On venait de laver son visage et de peigner ses cheveux gris.

Je lui dis :

— Vous n’avez pas quarante ans, mon pauvre Mercier, et vos cheveux sont déjà presque blancs.

— C’est que ma vie a été bien pénible et que j’ai eu beaucoup de chagrin. J’ai tant travaillé, tant travaillé ! Et j’ai eu si peu de chance…

Il y a de douloureuses petites rides sur toute sa figure ; mille déceptions ont laissé là des traces indélébiles. Pourtant ses yeux sourient sans cesse ; parmi les traits flétris, ses yeux resplendissent d’une candeur insigne et d’un si pur espoir !

— Vous me sauverez, et peut-être serai-je plus heureux dans l’avenir.