Page:Duhamel - La Vie des martyrs.djvu/109

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Le sacrifice est immense et l’on ne peut pas choisir son heure : il faut le consentir dès que la voix s’élève, qui le réclame.

Il faut que l’homme pose son outil et se lève en disant seulement : me voici !

Oh ! qu’il est dur de quitter cette vie faite toute entière de travail et de douleur !

Les yeux sourient encore faiblement. Ils sourient jusqu’à la dernière seconde.

Il ne parle plus. Il ne respire plus. Le cœur a butté, butté, puis il demeure inerte comme un coursier fourbu.

Mercier est mort. Ses pupilles s’élargissent solennellement sur un abîme vitreux. Tout est fini. Il ne sera pas sauvé…

Alors, des yeux du mort, sourdent de grandes larmes qui lui coulent sur les joues. Je vois ses traits se crisper pour pleurer pendant toute l’éternité.

Je garde encore pendant de longues minutes la main du cadavre entre mes mains.