Page:Duhamel - La Vie des martyrs.djvu/224

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nous déposons le corps sur les grosses dalles de la chapelle.

Avec soin, Renaud étend sur le cadavre un drapeau décoloré. Et, tout à coup, solennisant l’instant, le bruit brutal du canon accourt du fond des bois, pénètre avec violence dans la chapelle, empoigne et secoue les vitraux frémissants. À cent reprises, un peuple de canons hurle en l’honneur de Fumat. Et, chaque fois, d’autres Fumat tombent dans la boue, là-bas, à la place qui leur a été assignée.


VII


Il ne fallait pas supprimer ainsi, soudain, tout l’éclairage, et la chose ne serait peut-être pas arrivée…

Il y a une folie organisatrice qui est l’ennemie jurée de l’ordre ; à vouloir sans cesse découvrir aux objets la place la meilleure, elle finit par mettre toute chose hors de son rôle et de son lieu, elle rend toute chose inopportune comme elle-même. Il ne fallait pas, pour je ne sais quel caprice, couper ce soir tout éclairage. Les salles du vieux château