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Page:Duhamel - La Vie des martyrs.djvu/230

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live, parce qu’un enduit gras et tenace agglomère tout le jeu en un seul bloc dont le fumet est pénétrant.

Mais, avec ces précieuses vieilleries, on peut encore se procurer beaucoup de plaisir.

Panchat s’appuie sur son coude. Houdebine, à cause du genou, doit rester sur le dos. Il serre ses cartes contre son menton, et, de la main droite, les lance avec énergie sur la chaise.

La chaise est un peu loin, les cartes sont un peu sales… et, parfois, Houdebine demande à l’adversaire muet :

— Qu’est qu’ c’est qu’ça ?

Panchat prend la carte et la montre, à bout de bras.

Houdebine est saisi d’un rire joyeux.

Il applique, coup sur coup, tout son jeu, tout le jeu du mort :

— Atout ! Atout ! Atout ! Et cœur maître !

Ceux qui ne voient rien se mettent à rire aussi.

Panchat est vexé, mais il ne peut s’empêcher de rire sans bruit. Puis, de son coussin de paille, il tire le sou perdu.

Pendant ce temps, Mulet raconte une histoire.