dre, il retient ses cris et les lui emprunte. Je l’entends donc qui commence :
— Oh ! le pauvre genou… Ils ne savent pas ce qu’il me fait mal…
Un matin où il s’en donnait à pleine gorge, je lui ai demandé sérieusement :
— Pourquoi fais-tu les mêmes cris que Carré ?
Marie n’est qu’un paysan, mais il m’a montré une figure réellement offensée :
— Ce n’est pas vrai ! Je fais pas les mêmes cris que lui…
Je n’ai rien ajouté, car il n’y a pas d’âmes si frustes qu’elles soient insensibles à certaines piqûres.
Marie m’a raconté sa vie et sa campagne. Comme il n’est pas très éloquent, cela ne fait qu’un murmure confus où revient sans cesse la même protestation :
— J’étais dur au travail, vous savez, dur comme une bête.
Et je ne peux pas imaginer qu’il y a eu un Marie