Aller au contenu

Page:Duhamel - La Vie des martyrs.djvu/94

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

en main, lui frappait sur le crâne, à petits coups de maillet, comme un sculpteur. Gautreau disait :

— Monsieur Bassin, Monsieur Bassin, vous me faites mal.

— C’est pas Bassin, c’est Boussin répondait calmement le vieil homme.

— Possible que c’est Boussin…

Un silence suivait, et Gautreau d’ajouter soudain :

— Monsieur Bassin, ça tue ce que vous bricolez là !

— Pas de danger !

— Monsieur Bassin, je vous dis que ça tue !

— Encore une seconde !

— Monsieur Bassin, vous m’enfoncez des clous dans la tête, c’est pas bien…

— C’est presque fini.

— Monsieur Bassin, j’en ai assez !

— C’est justement fini, dit le praticien en posant ses instruments.

Gautreau eut la tête empaquetée dans du coton et sortit de la salle.

— N’est pas méchant le vieux, dit-il en riant ; mais frapper comme ça, avec un marteau… C’est pas que ça fait mal… ça fait pas grand’chose com-