laires, uniformes, toujours de même sens, de sauver les mouvements apparents des astres errants. »
Cette doctrine de Simplicius est semblable de tout point à celle qu’avait formulée Posidonius et dont Géminus avait conservé l’énoncé. Nous n’avons donc pas à nous étonner que Simplicius ait inséré cet énoncé dans ses commentaires à la Physique d’Aristote et qu’il ait paru y voir la meilleure définition des rôles respectifs du mathématicien et du physicien.
Avec autant de persévérance que de succès, le génie géométrique des Grecs s’était efforcé à décomposer le mouvement compliqué et irrégulier de chaque astre errant en un petit nombre de mouvements circulaires simples. Leur génie logique et métaphysique s’était appliqué, de son côté, à l’examen des compositions de mouvements imaginées par les astronomes ; après quelques hésitations, il s’était refusé à regarder les excentriques et les épicycles comme des corps doués, au sein des cieux, d’une existence réelle ; il n’avait voulu y voir que des fictions de géomètres, propres à soumettre au calcul les phénomènes célestes ; pourvu que ces calculs s’accordassent avec les observations, pourvu que les hypothèses permissent de sauver les apparences, le but visé par l’astronome était atteint ; les hypothèses étaient utiles ; seul le physicien eût été en droit de dire si elles étaient ou non conformes à la réalité ; mais, dans la plupart des cas, les principes qu’il pouvait affirmer étaient trop généraux, trop peu détaillés pour l’autoriser à prononcer un tel jugement.
Les Arabes n’ont pas reçu en partage la prodigieuse ingéniosité géométrique des Grecs ; ils n’ont pas connu davantage la précision et la sûreté de leur sens logique. Ils n’ont apporté que de bien minces perfectionnements aux hypothèses par lesquelles l’Astronomie hellène était parve-