(Ps. CXIV, 16), c’est-à-dire que Dieu seul connaît parfaitement la véritable nature du Ciel, sa substance, sa forme, ses mouvements et leurs causes ; mais pour ce qui est au-dessous du Ciel, il a donné à l’homme la faculté de le connaître, car c’est là son monde, et la demeure où il a été placé et dont il forme lui-même une partie. Et c’est la vérité ; car il nous est impossible d’avoir les éléments nécessaires pour raisonner sur le Ciel, qui est loin de nous et trop élevé par sa place et son rang… Mais fatiguer les esprits avec ce qu’ils ne sauraient saisir, n’ayant même pas d’instruments pour y arriver, ne serait qu’un manque de bon-sens et une espèce de folie. »
Il est donc sensé de s’efforcer à la construction d’une Physique sublunaire qui nous enseigne les véritables propriétés des éléments et de leurs mixtes ; il est insensé de tenter la construction d’une Physique céleste qui prétende, par ses principes, connaître de la cinquième essence. Telle est la conclusion à laquelle s’arrête Maïmonide.
La Scolastique chrétienne du Moyen-Âge.
Quelle doctrine astronomique convient-il d’adopter ? Faut
il user du système de Ptolémée ? Faut-il se fier à la théorie
d’Al-Bitrogi ? Les constructions géométriques proposées
par l’Almageste sont admirablement propres à sauver les
phénomènes ; à l’aide de ces constructions, les calculateurs
ont pu dresser des tables qui annoncent les moindres détails
des mouvements célestes, et les désaccords sont imperceptibles
entre les indications de ces tables et les données de l’observation ;
mais les hypothèses sur lesquelles reposent ces
constructions n’ont pas été établies par la Physique péripatéticienne
et, qui plus est, cette Physique produit des arguments
propres à les renverser. La doctrine d’Al-Bitrogi, au
contraire, a demandé à une Physique qu’elle croit aristotélicienne
de jeter les fondements sur lesquels elle est assise ;
mais ses déductions se sont arrêtées bien avant qu’elles
n’aient produit des résultats susceptibles d’être comparés aux