Page:Duhem - La Théorie physique, 1906.djvu/34

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céleste, une Mécanique électrique, une Mécanique magnétique ; mais cette forme de loi leur est dictée par le désir d’accorder leurs explications avec les faits, non par les exigences de leur Philosophie. Les atomistes admettent qu’une certaine loi règle les chocs des corpuscules ; mais cette loi est une extension, singulièrement audacieuse, au monde des atomes, d’une autre loi que permettent seules d’étudier les masses assez grandes pour tomber sous nos sens ; on ne la déduit point de la Philosophie épicurienne.

On ne saurait donc, d’un système métaphysique, tirer tous les éléments nécessaires à la construction d’une théorie physique ; toujours, celle-ci fait appel à des propositions que ce système n’a point fournies et qui, par conséquent, demeurent des mystères pour les partisans de ce système ; toujours, au fond des explications qu’elle prétend donner, gît l’inexpliqué.