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LA COSMOLOGIE HELLÉNIQUE

immobile qui est la terre ; que chacune d’elles est perpétuellement entretenue par un moteur immobile qui est une intelligence séparée de la matière. Mais ensuite, lorsqu’il avait voulu pénétrer dans le détail des mouvements des deux, lorsqu’il avait souhaité de dénombrer exactement les sphères célestes, il n’avait pu se contenter des renseignements trop généraux de la Physique ; il avait dû requérir le secours de l’Astronomie mathématique et des hypothèses qu’elle a combinées en vue de sauver les phénomènes : « Si nous voulons maintenant, disait-il[1], connaître le nombre de ces mouvements, il nous le faut demander à la discipline la plus particulière des sciences mathématiques, à l’Astronomie — τὸ δὲ πλῆθος ἤδη τῶν ἐϰ τῆς οἰϰειοτάτης φιλοσοφίας[2] τῶν μαθηματιϰῶν ἐπιστημῶ δεῖ σϰοπεῖν, ἐϰ τῆς ἀστρολογίας. »

  1. Aristote, Métaphysique, livre XI, ch. VIII (Aristotelis Opera, éd. Didot, t. II, p. 607 ; éd. Bekker, vol. II, p. 1073, col. b)
  2. φιλοσοφίας est la leçon suivie par l’éd. Bekker ; l’éd. Didot porte : φιλοσοφίᾳ.