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LA COSMOLOGIE HELLÉNIQUE

des étoiles fixes et la surface interne à la sphère de Jupiter. De même, la surface supérieure de la sphère de Jupiter touche l’orbe de Saturne et sa surface inférieure l’orbe de Mars. De même, enfin, la surface externe de la sphère de Mars est cou ligue à la sphère de Jupiter et la surface interne louche l’orbe du Soleil. Chacun de ces orbes se meut d’un même mouvement lent autour de pôles placés sur le même axe que les pôles de l’orbe des signes.

» En chacun de ces orbes est contenue une sphère excentrique, qu’entourent deux surfaces ayant même centre que cette sphère ; celle-ci tourne d’un mouvement égal autour de deux pôles fixes, dans le sens où les signes se succèdent ; cette sphère se nomme l’orbe déférent

» Entre les deux surfaces parallèles qui délimitent cet orbe, une sphère est renfermée… ; cette sphère prend, pour chaque planète, le nom d’épicycle de cette planète ; cette sphère se meut circulairement autour de son propre centre et de deux pôles particuliers.

» Enfin, la substance de chacune des trois planètes supérieures est enchâssée dans la substance de son épicycle et se meut du mouvement de celui-ci.

» Lorsque l’orbe déférent se meut de son mouvement propre, la sphère épicycle se meut en même temps, et son centre décrit un cercle fictif qui porte également le nom de déférent. »

Ces quelques extraits du Résumé d’Astronomie nous renseignent pleinement sur l’origine et la nature des mécanismes que décrit ce traité. Ces mécanismes sont empruntés de toutes pièces aux Hypothèses des astres errants de Ptolémée. L’ouvrage d’Ibn al Haitam n’est guère qu’une adaptation et un abrégé de l’ouvrage de Ptolémée.

En un point, l’Astronome arabe simplifie les suppositions de l’Astronome alexandrin.

Ptolémée voulait qu’une sphère suprême communiquât le mouvement diurne à l’orbe des étoiles fixes, puis qu’à chaque ensemble d’orbes régi par un astre errant, le mouvement diurne fût communiqué par une autre sphère semblable ; il y avait donc, selon lui, huit sphères de cette sorte.

Alhazen se contente de mettre, aux confins de l’Univers, une sphère sans astre qui tourne du mouvement diurne et entraîne avec elle fous les autres orbes.

Mais cette simplification, il n’avait pas eu à l’imaginer. Nous verrons au chapitre suivant que, tout aussitôt après Ptolémée, les